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Le « compromis » de la FISA parachève la transformation des États-Unis en État policier parfait.
Global Research, Larry Chin, 11 juillet 2008
Le 9 juillet 2008, le Congrès adoptait par une écrasante majorité une législation permettant l'espionnage gouvernemental, incluant l'immunité juridique pour les compagnies de télécommunication participant secrètement au programme de surveillance intérieure. D'un coup de stylo de George W. Bush, les États-Unis sont désormais par définition un État policier.
L'étendue de l'ordre du jour de surveillance, et ses immenses implications, ont été révélées par Mark Klein, qui a dénoncé le programme d'espionnage intérieur secret de Bush et de Cheney avec la National Security Agency (NSA) et AT&T : Selon le dénonciateur d'AT&T, la loi décrétée sur l'espionnage a crée l'infrastructure d'un État policier
La mise à jour de la Foreign Intelligence Surveillance Act (FISA ou loi sur l'espionnage extérieur), appelée « compromis de la FISA, » ou plus précisément, loi sur l'espionnage, parachève largement le triomphe de l'administration Bush-Cheney et le consensus criminel bipartite. En pratique, la conception de la révision de la FISA fait avorter les poursuites judiciaires en instance, déposées contre les compagnies (AT&T, Sprint Nextel et Verizon) associées à l'espionnage de l'administration Bush, étouffe les enquêtes du Congrès (en grande partie vides au départ) sur le programme d'espionnage intérieur hors-la-loi de l'administration Bush. Le candidat présidentiel Barack Obama et les Démocrates doivent maintenant étouffer tout débat sur la question.
Se craindre, alias s'espionner
Entre le massacre sous fausse bannière du 11/9 et la création de la « guerre contre le terrorisme, » l'USA Patriot Act et cette nouvelle révision de la FISA, l'administration Bush-Cheney avec la complicité enthousiaste de ses associés du Congrès, sont parvenus à la victoire totale : guerre dans le monde, criminalité au grand jour, et fin du droit lui-même.
Elle donne au gouvernement étasunien de nouveaux pouvoirs sans précédent pour espionner, et étend de nouvelles couvertures juridiques pour l'espionnage, qui vont même bien au-delà de la loi de la FISA, elle-même une abomination qui donnait déjà de large pouvoirs de surveillance au président.
Compte tenu du fait que le gouvernement étasunien est une organisation criminelle, par définition totalement corrompue, la pirouette politique au-dessus de la « surveillance, » les mandats, l'implication de l'Inspecteur Général, etc,, est de toute évidence totalement ridicule : les opérateurs de ce genre de système n'enquêteront ou ne puniront pas les leurs. Ils n'arrêteront pas volontairement la lucrative et enivrante activité criminelle qui leur est vitale.
En fait, le débat sur la loi de surveillance décrétée est une diversion qui détourne de la question plus centrale (délibérément non débattue) : le mensonge de la « guerre contre le terrorisme » lui-même.
Le massacre de masse du 11/9 était une opération sous fausse bannière, orchestrée et exécutée par l'administration Bush. La « guerre contre le terrorisme » est une opération secrète perpétuelle, un prétexte sans fin à la guerre et au meurtre, soutenu par un consensus bipartite. (Voir « Who is Osama bin Laden ? » Et « Al-Qaida: the database. ») Pas de 11/9, pas de « guerre contre le terrorisme, » non à la guerre au Moyen-Orient. non au mensonge de la « guerre contre le terrorisme, » non aux pouvoirs dictatoriaux de la Maison Blanche, et non au renforcement de la FISA.
Étant donné que la « guerre contre le terrorisme » est un mensonge, la nécessité d'un espionnage sans précédent est aussi un mensonge. Tout comme le 9/11 reste le prétexte sans fin à la guerre et au terrorisme sans fin, il demeure aussi, dans ses innombrables manifestations de propagande, la justification à l'ouverture du règne totalitaire de la force et de l'intimidation dans les frontières étasuniennes.
L'ordre du jour criminel totalitaire est pleinement approuvé par les démocrates néolibéraux, notamment par Barack Obama. Selon sa campagne, « Le sénateur Obama a dit avant que le compromis sur la loi décrétée n'est pas parfait. Étant donné le choix entre voter pour son amélioration encore imparfaite, et la perte d'importants outils de surveillance, le sénateur Obama a choisi de soutenir le compromis de la FISA. »
Les Démocrates partisans de la surveillance, menés par le sénateur Jay Rockefeller et Obama (dont les justifications boiteuses peuvent être lues ici) répètent des mensonges stupides et des excuses sans fondement.
En qualifiant d'« importants outils de surveillance » l'espionnage criminel et les opérations secrètes, Obama montre son véritable visage. Obama, dont la politique et la rhétorique ont toujours été en conformité avec les programmes des Bush-Cheney sur toutes les questions les plus révélatrices (guerre en Afghanistan, guerre contre l'Iran, « terrorisme, » « Homeland Security, » mondialisation et plus récemment, d'autres positions de droite), est un mielleux appelant au statu quo en faveur des Bush-Cheney. Obama et McCain, comme les Bush-Cheney, continueront à mettre en avant le mensonge de la « guerre contre le terrorisme » sans fin, et adopteront chaque acte criminel effectué au nom de la construction de cette propagande.
Tout mesure Big Brother du « Homeland Security, » comme de la FISA, sous toutes ses formes, fournit une couverture politique à l'engagement du gouvernement étasunien dans la criminalité. Tout politicien, que ce soit Bush, Cheney ou Obama, approuvant toute sorte de « surveillance, » est coupable d'acte criminel, et de viol de la Constitution par la même occasion.
La posture cynique et la flatuosité de la légion de fans et de défenseurs de Obama dans l'année électorale ne peuvent cacher ce qui s'est passé et qui est responsable. Le viol de la Constitution des États-Unis est si manifeste et si graves qu'il a déclenché une vague d'indignation et de réactions, donnant naissance à de nouvelles coalitions inhabituelles de la base.
Il est clair, toutefois, que les pouvoirs, incluant le camp de Obama, ont tout tranquillement rejeté cette relativement petite partie de l'opinion publique étasunienne sur les calculs de l'année électorale, sans se soucier de comment elle organise avec véhémence des blogs, des dénonciations ou des poursuites judiciaires.
Le sénateur Russ Feingold (dont l'importance du dossier de son opposition à l'administration Bush est moins que majeure) a prévenu que la révision de la FISA « pourrait signifier que des millions et des millions de communication entre Étasuniens innocents et leurs amis, familles ou associés d'affaires à l'étranger, peuvent désormais être collectées légalement. »
Cela signifie beaucoup plus que ce que déclare Feingold, et pour nombreuses années, peut-être des décennies.
Espionner : la norme antérieure et postérieure au 11/9
Revenons à nouveau à l'exposé du dénonciateur Mark Klein, à son exposé détaillé qui retourne l'estomac, qui inclut des documents clés du procès exposant le fait que la NSA a commencé à forcer les circuits téléphoniques locaux en 2001. Comme l'a souligné Robert Parry, le programme actuel peut avoir été mis en place avant 2001.
Dit autrement, le programme d'espionnage n'a jamais rien eu à voir avec les « terroristes, » et tout à voir avec un plus vaste programme d'État policier, avec le pouvoir d'identifier, de désigner et d'anéantir les individus dont les opinions sont contraires à celles de tout Big Brother « responsable. » C'est un programme projeté de longue date, dont la pleine réalisation a été permise par le 11/9.
C'est un fait bien documenté que les capacités d'espionnage du gouvernement étasunien sont écrasantes, et que le contrôle ininterrompu illicite a toujours supplanté la surveillance du Congrès, et la loi elle-même. De toute évidence, la lumière qui régnait dans les opérations clandestines criminelles postérieures au Watergate des années 70 a été complètement éteinte dans les décennies qui ont suivi.
Des enquêteurs comme l'ancien agent de la NSA James Bamford (auteur de l'exposé sur la NSA, Body of Secrets) et Mike Ruppert dans son Franchir le Rubicon : Le déclin de l'empire américain à la fin de l'âge du pétrole, ont minutieusement détaillée l'omniprésence et l'efficacité d'une large gamme de programmes d'espionnage et de renseignement utilisés par les services secrets et de répression. Il s'agit notamment d'Echelon et de PROMIS, que des agent utilisent d'une manière criminelle, aux ordres de hauts fonctionnaires, en particulier pour échapper à tout contrôle.
Complètement négligé durant toutes les années de bruit sur l'espionnage et la FISA, le Total Information Awareness Program (anciennement connu sous le nom de DARPA, et fer de lance du participant à l'Iran-Contra John Poindexter) a trouvé une nouvelle vie sous le nom de programme IARPA.
Personne ne parle de IARPA. Personne n'en parlera.
À nouveau, bienvenue en enfer
L'administration de George W. Bush s'est emparée de la Maison Blanche en 2000 grâce à une élection volée au grand jour, puis a bétonné son pouvoir criminel dans la place avec le massacres sans précédent du 11/9, et il en a résulté deux abominations : la « guerre contre le terrorisme » fabriquée (le prétexte pour la guerre sans fin dans le monde), et l'USA Patriot Act (la destruction intégrale de la Constitution et la militarisation de la patrie des États-Unis).
La continuation de ces atrocités est l'œuvre d'un consensus bipartite pour la « guerre contre le terrorisme, » un partenariat parfait à l'échelon supérieur, pour qui le principal ordre du jour est la survie du racket criminel connu sous le nom d'empire anglo-américain.
L'aggravation de la guerre et la sécurité étatique ont été poursuivis sans relâche. Sous un Congrès majoritairement démocrate, rien n'a été fait pour arrêter, inverser ou annuler la guerre dans le monde, la criminalité gouvernementale sans borne, la corruption au grand jour, ou l'absolu et systématique viol du droit lui-même. Maintenant, en particulier avec l'imminence de l'élection présidentielle étasunienne, des membres influents des deux partis politiques montrent leur vrai visage de partisans effrontés au renseignement militaire du « Homeland Security, » et d'enthousiastes destructeurs de la Constitution.
Dans La CIA et le culte du renseignement, Victor Marchetti et John Marks ont écrit en 1974 :
La mentalité du secret est un état d'esprit qui s'épanouit sur le mystère et la tromperie. Elle encourage l'amoralité professionnelle : la conviction dans le fait que des buts légitimes peuvent être réalisés grâce au recours à des moyens sans scrupules, normalement inacceptables. . .
Aujourd'hui, illustrée par l'action du consensus bipartite étasunien, aidée par le consentement d'une populace formée pour être abrutie, la mentalité du secret n'est plus clandestine. « La dépravation professionnelle » est la norme. Elle est glorifiée ouvertement et peu s'opposent à elle.
En d'autres termes, votre vie et toutes vos communications, courriels, recherches sur Internet, dossiers médicaux, et informations financières, jusqu'à votre lecture de cet article et vos clics sur ce site Internet, ont été « aspirés » par la machine à espionner du gouvernement étasunien, pour être utilisé contre vous dans l'avenir, au bon vouloir du pouvoir en place.
Si le 11/9, le Patriot Act, et la destruction impitoyable du droit depuis 2000 ne l'ont pas déjà rendu tout à fait évident, un « Homeland Security » d'État policier est maintenant achevé dans les frontières des États-Unis avec l'aimable autorisation de la loi sur l'espionnage.
Larry Chin est un collaborateur habitué de Global Research. Ses articles sur Global Research.
Original : globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=9565
Traduction libre de Pétrus Lombard pour Alter Info