
Madrid lancera un « SOS » d’ici quelques jours. Selon le journal espagnol La Vanguardia déjà vers la fin de la semaine, l’Espagne demandera officiellement à l’Union Européenne de soutenir financièrement ses quatre banques nationales à hauteur de 30 milliards d’euros. C’est la somme que les eurofonctionnaires allaient attribuer aux Espagnols en septembre mais comme la crise dans le secteur financier du pays semble s’aggraver, l’Espagne a vraisemblement un besoin immédiat de cette tranche.
Selon certains experts, la situation dans le secteur bancaire du royaume a empiré depuis quelques mois en rapport avec les crédits à la consommation impayés. De nombreux analystes dont ceux de l’agence de notation Fitch prédisent dans ce contexte que les 100 milliards d’euros de crédits que l’UE a consenti à accorder aux banques espagnoles, pourraient ne pas suffir. Ce pont de vue est également partagé par Anna Bodrova, experte de l’agence d’analyse « Investcafé » :
« 100 milliards d’euros ne suffisent pas à renflouer les banques espagnoles. A la différence de la Grèce, l’Espagne est une grande économie européenne et il faudra au moins 130 à 140 milliards d’euros pour satisfaire pleinement le secteur bancaire en liquides ».
Les statistiques officielles confirment également le besoin urgent du financement supplémentaire et d’assainissement des institutions financières espagnoles. C’est ainsi qu’en juillet, les banques espagnoles ont emprunté à la Banque centrale européenne plus qu’en juin. D’ailleurs, Victor Springel, chargé de cours à la chaire des opérations bancaires du Haut collège d'économie, estime pour sa part qu'il n’y a pas leu de dramatiser la situation. A son avis, il reste encore dans l’arsenal de Madrid pas mal d’instruments qui permettent de stabiliser la situation dans le secteur bancaire sans recourir aux emprunts extérieurs.
« L’État a toujours à sa disposition d’autres mécanismes de restructuration du secteur bancaire dont il s’est servi en son temps pour créer Bankia, une des plus grosses banques nationales que l’État est maintenant obligé de sauver. Je peux notamment citer la privatisation qui est en fait la vente des actifs bancaires aux acteurs étrangers. Je veux dire que les moyens me manquent pas ».
Mais les sceptiques affirment que les Espagnols ont des choses à craindre puisque la crise du secteur bancaire peut plomber l’économie du royaume dans son ensemble.
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