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Thierry Brugvin
LES ASSOCIATIONS PROFESSIONNELLES CONTRIBUANT
A L'ELABORATION DES POLITIQUES DU G8
Les mécanismes d’influence des associations professionnelles
Selon un ancien délégué du groupe, le consensus élaboré au sein de du groupe Bilderberg sert de base à l’évolution des politiques internationales. Bilderberg “compose la toile de fond des politiques qui sont mises en place par la suite. Ainsi, se tient le Forum économique mondial à Davos en février, les rencontres Bilderberg et du G8 en avril-mai et la conférence annuelle du FMI et de
Les dirigeants de
Il n’est pas toujours facile d’obtenir des informations sur la teneur des débats qui filtrent de ces associations professionnelles telles le Bilderberg. Cependant, c’est principalement au sein des think-thanks, puis de ces associations professionnelles, qu’ont été forgées les principes de la « bonne gouvernance ». Cette dernière relève de l’idéologie néo-libérale à présent hégémonique au sein des organisations internationales comme
David Rockefeller est le principal fondateur du groupe Bilderberg, puis de
L’INFLUENCE DU GROUPE BILDERBERG
Ses buts et son rôle dans le processus de décision politique internationale
Le groupe Bilderberg, fut créé en 1954, grâce à un cofinancement de l’entreprise Unilever et de
Le petit alter, dictionnaire altermondialiste d’Attac, précise qu’il s’est « constitué dans un contexte de guerre froide, se fixant comme but de contrecarrer l’influence de l’URSS dans les pays dits démocratiques, en empêchant par exemple l’accès des partis communistes ouest-européens aux fonctions gouvernementales. Depuis la chute du mur de Berlin, alors que sa fonction initiale est vidée de son contenu, le groupe Bilderberg poursuit ses réunions, dont on ne connaît ni l’ordre du jour, ni les comptes-rendus. Les participants, appelés couramment « Bilderbergers », sont tenus au silence et ne doivent pas prendre de notes au cours des réunions qui durent en principe quatre jours. La seule chose dont les médias soient informés, c’est la liste des participants» (Attac, 2006)[7].
Les membres de Bilderberg et leur pouvoir
En 2002, le comité de direction de Bilderberg était notamment composé d’Henry Kissinger, de Paul Wolfowitz (Secrétaire à la défense des USA), d’André Lévy-Lang (Président de
Ces groupes, tel Bilderberg, trouvent une cohérence renforcée par l'appartenance simultanée de certaines personnalités à plusieurs organisations, comme c’est le cas pour Peter Sutherland (ex-directeur du Gatt) ou pour Etienne Davignon (ex-commissaire européen à l’Industrie). Cela renforce la construction d’un consensus et l’intégration des réseaux entre eux. Ces organisations fonctionnent dans une logique de réseaux, c'est-à-dire que les échanges sont plus horizontaux que verticaux, même s’il existe des différences entre elles concernant leur niveau d’influence.
Ces organisations professionnelles exercent une influence parfois plus puissante sur les élus que les électeurs eux-mêmes. En effet, de par leur position sociale, « leur capital économique, social, culturel, symbolique » (Bourdieu) certains de ces individus, groupes ou lignées, influencent de façon plus ou moins indirecte, une part des décisions politiques et économiques internationales. Quelques uns sont des leaders politiques de premier plan, comme George Bush (père) ou Henry Kissinger. Mais la plupart d'entre eux sont généralement inconnus du grand public, bien qu’ils occupent des postes hauts placés dans le secteur professionnel ou dans celui de la noblesse.
On observe l'omniprésence de ces associations privées et de ces élites non-élues dans l'élaboration des politiques internationales par les pouvoirs publics. Les élus et les membres des gouvernements nationaux ont pour fonction représenter le peuple et ses intérêts. Or, on relèvera qu’il existe parfois entre les élus et les dirigeants et propriétaires des entreprises privés, une proximité (idéologique, professionnelle, économique, sociale...) beaucoup plus grande qu’avec leurs électeurs. Les élus et ministres nationaux sont souvent issus de postes de direction d’entreprises transnationales. Ils sont formés dans les mêmes écoles. Ils se réunissent dans des associations professionnelles communes plusieurs fois par an, de manière non officielle et dont les réflexions et les décisions sont peu ou pas relatées par les médias.
De plus, à travers les itinéraires professionnelles des élites des pouvoirs publics (ministres, commissaires, présidents...), tel Sutherland, Wolfensohn ou Davignon, on remarque que celles-ci passent successivement de postes dirigeants d'entreprises transnationales dans les secteurs privés, à des postes de direction au sein des pouvoirs publics (OMC, FMI, BM, ONU...). Cela les influence et les pousse, même inconsciemment, à développer une vision politique, une représentation du monde qui concorde avec les intérêts des propriétaires d'entreprises transnationales. C'est pourquoi, il leur sera difficile de créer des lois visant à encadrer et éventuellement contraindre les activités de ces entreprises privées, non seulement pour des relations idéologiques, mais aussi par intérêt personnel et du fait de leurs relations professionnelles.
James Wolfensohn était membre du comité directeur de Bilderberg notamment en 2003, il a été directeur de
Peter Sutherland était aussi membre du comité directeur de Bilderberg notamment en 2003, il a été directeur du Gatt, membre de l’ERT, président d’honneur de la commission Trilatérale, président honoraire européen du Transatlantic Policy Network, président de Goldman Sachs International, président de British Petroleum (BP) (Geuens, 2003 : 28).
Le vicomte Etienne Davigon (Belgique) présidait le Groupe Bilderberg en 2006 notamment, il a été membre de l’ERT, participait à ce titre aux travaux de la commission européenne au sein du groupe de travail sur les communications en 1994, commissaire européen à l’Industrie de 1977 à 1994, membre du comité consultatif pour la compétitivité de l’UE, directeur de la société générale Belgique, président de l’AUME (association pour l’union monétaire Européenne) qui a collaboré à la création du traité de Maastricht et à l’indépendance de
Les participants invités à la réunion annuelle de Bilderberg
Tous les ans, les représentants des entreprises transnationales, telles BP, Exxon, Shell, Unilever se rendent à la réunion annuelle du groupe Bilderberg (Balanya : 2005 :292). Voici quelques uns des membres les plus emblématiques. Les réunions du groupe Bilderberg ont aussi accueilli divers commissaires et autres responsables de l’UE. Parmi les personnes connues ayant participé aux rencontres du groupe Bilderberg on trouve ainsi ( en 2001 et 2003) Romano Prodi qui dirige l’Italie en 2007 et a été auparavant membre du comité de direction du groupe Bilderberg. De même il y a Pascal Lamy qui a participé au rencontre en 2001 et 2003, il est directeur de l’OMC en 2007 et autrefois représentant de l’UE à l’OMC (Balanya, 2005 : 68). En 2006, étaient présents José Manuel Barroso, actuel président de
L’INFLUENCE DE
Elle a été créée en 1973 (avec les Etats-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon,
En 1975, la commission Trilatérale a commandé un rapport à des chercheurs reconnus pour leur proximité avec le pouvoir dominant, Crozier et Huntington, qui reflètent la philosophie politique de cette association professionnelle. Ceux-ci affirment notamment que «L’esprit de la démocratie : individualisme, égalitarisme, populisme dans une reconnaissance des distinctions de classe et de rang a sapé l’aristocratie, l’Eglise, l’armée (...). La valeur démocratique de l’égalité conduit à la déligitimation de l’autorité et à la perte de confiance dans le leadership (...). La soumission des gouvernements à leur électorat a encouragé le développement d’un naturalisme régional et national (...). La démocratie est égalitaire, elle détruit la base de la coopération entre les citoyens (…..)
Si la liberté des médias est indiscutable, elle ne peut cependant devenir un abus (...). Des mesures devraient être prises pour réinstaurer l’équilibre entre son pouvoir et ses responsabilités (...). En outre, les politiciens devraient pouvoir être protégés légalement contre les abus de pouvoir de la presse » (Crozier et Huntington, 1975)[11].
David Korten ajoute que Rockfeller fut aussi le principal instigateur de la commission Trilatérale, dont il tient la présidence durant les années
Parmi les dirigeants de la commission Trilatérale les plus connus figurent, Etienne Davignon, Jimmy Carter, Bill Clinton, Georges Bush, Alan Greespan, Paolo Fresco (Fiat), Daniel Jansen (Solvay), Bjorn Svedberg (Ericsson)[13]
Selon Stephen Gill, les membres de
Certains français ont été invités aux réunions de la commission trilatérale : Michel Barnier (ancien ministre, vice-président des laboratoires mérieux) ; le professeur Albert Bressand ; Henri de Castre (Pdg du groupe d’assurances AXA) ; Bertrand Collomb (Pdg du cimentier Lafarge) ; Richard Descoing (directeur de l’Institut d’études politiques de Paris) ; Patrick Devedjian (député) : Yves de Kerdrel (éditorialiste au Figaro) ; Anne Lauvergeon (Pdg du groupe d’énergie nucléaire Areva) Thierry de Montbrial (président de l’IFRI :Institut français des relations internationales) ; François Pinault (directeur du groupe Artemis) et Olivier Roy (orientaliste) (Geuens, 2003)
Les liens qui unissent ces trois associations professionnelles (Bilderberg Group, C.F.R., Trilatéral) sont très étroits, ce qui explique la présence de nombreux affiliés du Bilderberg Group au sein du C.F.R. ou de
Conclusion
Les associations altermondialistes réclament l’accès à toute l’information utilisée dans les processus de « policy-making » et la mise en place d’une démarche volontaire d’information publique, dans les décisions qui concernent les institutions internationales . Or les dirigeants et leurs associés qui président l’OMC,
BIBLIOGRAPHIE
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ATTAC, Le petit alter, dictionnaire de l'altermondialisme, ouvrage collectif, Presses des Milles et une nuit, Paris, 2006, 450 p.
ARMSTRONG Alan, MCCONNACHIE Alistair, “The 1998 Bilderberg Meeting”, The Social Creation, Official Journal of the Social Secretariat, juillet-août, 1998.
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GEUENS Geoffrey, Tous pouvoirs confondus : État, capital et médias à l'ère de la mondialisation, éditions EPO, 15 mars 2003. HERMET Guy, "Un régime à pluralisme limité? A propos de la gouvernance démocratique", Séminaire du 12/13 juin 2003 sur
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LANDELL MILLS Pierre, SERAGELDIN Ismail, les 25 et 26 avril 1991, “Governance and the External Factor”, communication présentée à la conférence annuelle sur l’économie du développement de
SMOUTS Marie Claude, mars 1998, “Du bon usage de la gouvernance en relation internationale”, Revue internationale des sciences sociales, Unesco, Paris, n°155.
WORLD BANK, 1992, Governance and Developpement, Washington, DC.
[1]CETRI (Centre Tricontinental), La commission Trilatérale, Document Général 79/1, Ottignies-Louvain Le Neuve, 1979.
[2] JENNAR Marc Raoul, Le gouvernement des lobbies: la gouvernance contre la démocratie, in BALANYA, 2003.
[3] ARMSTRONG Alan, MCCONNACHIE Alistair, “The 1998 Bilderberg Meeting”, The Social Creation, Official Journal of the Social Secretariat, juillet-août, 1998.
[4] GEUENS, Tous pouvoirs confondus : État, capital et médias à l'ère de la mondialisation, éditions EPO, 15 mars 2003
[5] HERMET Guy, "Un régime à pluralisme limité? A propos de la gouvernance démocratique", Séminaire du 12/13 juin 2003 sur
et http://www.ceri-sciences-po.org.
[6] GILL Stephen, American Hegemony and the Trilateral Commission, Cambridge University, Press, 1990.
[7] HARRIBEY Jean Marie (dir.), Le petit alter, dictionnaire de l'altermondialisme, ouvrage collectif, Presses des Milles et une nuit, Paris, 2006, 450 p.
[8] BUREAU D’ETUDES, « Le gouvernement mondial et financier », http://homnispheres.info/imprimer.php3?id_article=36; 5 février 2004.
[9] BALANYA Belen, DOHERTY Ann, HOEDEMAN Olivier, MA’ANIT Adam, WESSELIUS Erik, Europe Inc., Comment les multinationales construisent l’Europe et l’économie mondiale, Agone, Elements, Marseille, 2003
[10] Ancien Conseiller à la sécurité nationale du Président Jimmy Carter, Zbigniew Brezinski a été conseiller de la firme pétrolière Amoco, rachetée depuis lors par British Petroleum (Geuens, 2003 : 30).
[11] CROZIER Michel, HUNTINGTON Samuel, WATANUKI M., The Crisis of Democratie, Report on the governability of Democracies to the Trilateral Commission, New York, University Press, 1975.
[12] Korten David, When Corporations Rule the World, Kumarian Press, 1995
[13] Pour une actualisation de le liste de membres consulter le site officiel de la trilatérale www.trilateral.org/memb.htm