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Leila Mazboudi
Face à l'annonce par la justice espagnole d'une enquête pour "crimes contre l'humanité" pour un bombardement à Gaza remontant à 2002, toute la classe politique militaire et sécuritaire israélienne s'est mobilisée. Et tous les moyens sont déployés.
Durant ce bombardement, le 22 juillet, où une bombe d'une tonne a été larguée, 14 civils palestiniens, dont Salah Chéhadé, un responsable du Hamas, sa femme et ses 8 enfants ont été tués. 150 autres Palestiniens ont été blessés. La justice espagnole a accepté d'enquêter sur l'affaire après cinq ans de tractations et sur recours de l'organisation pacifiste " il y a une limite". Elle vise l'ex-ministre israélien de la guerre Benjamin Ben Eliezer et six hauts responsables militaires.
Le premier moyen déployé est celui de la chef de la diplomatie israélienne qui a brandit la menace directe: " Israël considère cette enquête avec la plus grande gravité pour les relations bilatérales", a dit Tsipi Livni à son homologue espagnol, Miguel Angel Moratinos, dans un appel téléphonique, reprochant à la justice espagnole de n'avoir pas attendu les résultats d'une enquête israélienne.
L'entité sioniste a parfois recours à confier à sa justice de faire sa propre enquête sur ce genre d'affaire, pour contourner les tentatives des pays tiers de le faire. Elle avait procédé de la sorte pour permettre à son ministre de la guerre Ariel Sharon, accusé en 1982 d'être responsable des massacres de Sabra et Chatila, d'échapper à la justice internationale.
Un autre moyen est également utilisé, le plus traditionnel, celui de reconnaître la mort de victimes innocentes, tout en prétendant qu'elles ont été tuées sans préméditation: " Nul ne nie qu'en 2002 et encore plus lors de l'offensive "plomb durci", l'armée ait tué des civils innocents lors de ses bombardements massifs, mais ces morts de "personnes non impliquées," selon la terminologie en usage, sont qualifiées de bavures regrettables, absolument pas intentionnelles" avancent d'aucuns .
Un quatrième alibi bien plus sournois est mis en scène par le vice-Premier ministre Haïm Ramon, qui fait partie des dirigeants israéliens incriminés: rappeler aux pays occidentaux leurs expériences de guerre ou de colonisation. Selon Ramon, "l'armée prend bien plus soin d'éviter des "victimes collatérales" que ne le font les forces des coalitions engagées en Afghanistan et en Irak ou jadis les Russes en Tchétchénie ou l'Otan contre la Serbie accusent le monde d'"hypocrisie". L'histoire coloniale des pays occidentaux est sans cesse ramenée au devant de la discussion, lorsque ces pays accusent des exactions israéliennes.
Quant au chef d'état major de l'époque également incriminé, Moshe Yaalone, il s'est lancé dans une amplification: " Toute cette affaire est politique. L'objectif est de délégitimer Israël", a-t-il affirmé à la radio.
Tandis que Ben Eliezer a préféré incomber la responsabilité des crimes du boureau à la victime: "Tous ceux qui nous donnent des cours de morale feraient mieux d'accuser le Hamas", a-t-il rétorqué
La même logique est véhiculée par son successeur au ministère de la guerre, Ehud Barak, qui a estimé que "quiconque désigne comme un crime contre l'humanité l'élimination d'un terroriste vit dans un monde à l'envers".
La procédure espagnole risque fort de ne pas aboutir, et d'avoir le même sort que celle de Bruxelles, dont un tribunal voulait enquêter sur l'implication de l'ancien Premier ministre Ariel Sharon dans les massacres de Sabra et Chatila. En 2003, La loi sur la compétence universelle de la Justice belge avait été vidée de sa substance.
Cette fois-ci encore, le gouvernement israélien aurait reçu des garanties de la part du chef de la diplomatie espagnole Miguel Angel Moratinos, que le gouvernement espagnol avait "décidé d'amender la loi dès que possible afin d'empêcher d'autres procédures judiciaires de ce type, y compris contre Israël.