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Vous espérez tous que l’Histoire ait une fin honorable comme à l’époque des croisades. On comprend alors pourquoi le mythe est si féroce et pourquoi la figure de Saladin est devenue une psychologie des foules au point où il suffit qu’un Saddam ou qu’un Nasrallah jette un caillou sur Tel-Aviv pour que le transfert d’images se fasse et que la figure de Salah-Eddine prenne le pas sur le réel et fasse fantasmer sur une rediffusion et une réincarnation honorable. Les séquences de ce mythe féroce et aveuglant sont connues, intériorisées et prennent la place de la lucidité dès les premières leçons de l’enfance. Si les Arabes sont morts, leur mémoire est très vivante et l’avenir pour eux est déjà un souvenir. L’Histoire est une histoire de revanche et elle aura une fin lorsque Israël en aura une. «Quand ?» interroge alors la race inquiète sur son sort. C’est selon, lui répondent les dés et les prêcheurs. «Tôt ou tard, nous dit la nostalgie, une femme accouchera d’un homme qui s’appellera clandestinement Salah-Eddine et qui ira en grandissant vaincre l’Etat hébreu en libérant les Arabes d’eux-mêmes, des autres et de leur destin bloqué». Ce jour-là, «même les arbres et les cailloux prendront la parole pour indiquer au valeureux combattant musulman, chaque juif qui se cacherait derrière pour échapper à son sort ou à son expulsion». En attendant, nous sommes un peu inquiets. Les arbres et les cailloux vont-ils un jour s’aligner avec nous et pas seulement sur les routes pour se mettre à parler comme des indicateurs et nous aider comme des drones ? La réponse est une question de foi: l’humanité a déjà fait parler le ciel et a l’habitude de parler en son nom. Les Israéliens le font, nous aussi. Ils sont un peuple élu, nous aussi. La différence ? Eux savent élire leurs chefs et nous pas. A qui donc appartient El-Qods et Jérusalem ? A Dieu, à ses prophètes et au plus fort. C’est à dire eux. On comprend alors pourquoi à chaque fois que l’histoire nous dément, le mythe nous console et le Saladinisme nous aveugle. Car il est tout aussi illusoire de répéter que Saladin va un jour nous remplacer tous, que de répéter que les Katiouchas de Hezbollah sont une solution définitive. On peut toujours tirer des roquettes, mais il est peu probable que nous en tirions une leçon. Faute de mieux, les foules cherchent à se souvenir de l’avenir tel qu’il a été prédit par le passé: Israël aura une fin lorsque l’histoire connaîtra la sienne et que le monde sera clos comme examen et série d’épreuves de sélection des plus croyants. Nous sommes donc encore victimes des présages et cherchons à retrouver Saladin dans Nasrallah, El-Qods sous Jérusalem, les anciennes croisades dans les nouvelles et la victoire d’autrefois dans la défaite d’aujourd’hui.
Dernière question: que ferons-nous lorsqu’on arrivera à accoucher d’un Saladin et après avoir chassé les Israéliens de la Palestine ? L’Histoire ne le dit pas car elle sera finie. Les musulmans ne le disent pas car ils ne pensent pas à au-delà. Le mythe ne dit rien sur la suite à donner à cette victoire car sa fonction est de justifier une attente et pas de promettre une réussite.
Kamel Daoud
Le Quotidien d'Oran -Algérie-
Dernière question: que ferons-nous lorsqu’on arrivera à accoucher d’un Saladin et après avoir chassé les Israéliens de la Palestine ? L’Histoire ne le dit pas car elle sera finie. Les musulmans ne le disent pas car ils ne pensent pas à au-delà. Le mythe ne dit rien sur la suite à donner à cette victoire car sa fonction est de justifier une attente et pas de promettre une réussite.
Kamel Daoud
Le Quotidien d'Oran -Algérie-