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Alors que le bilan des martyrs des attaques folles d'Israël contre les zones civiles a dépassé la barre de 1100 personnes et que le nombre des blessés, celle de 4600, Gaza tient toujours. Anis Naghach, coordinateur du centre des études stratégiques ''Al Aman'' au Liban et expert du Proche Orient relève ce point et offre son analyse. '' En effet, remarque-t-il, le nombre de missiles tirés par la résistance en ce 21eme jour du combat est le même qu'au premier jour.
La progression des forces sionistes se heurte à la résistance acharnée des combattants palestiniens et fait craindre un lourd bilan de pertes dans les rangs des soldats sionistes. D'où le déchaînement de la haine et de la rancœur aveugle d'Israël sur les zones civiles, son obstination à tuer les femmes et les enfants, à s'en prendre aux mosquées, aux écoles, aux centres d'aides et de soin. En réalité, l'opération ''plombe durci'' n'a rien apporté à ses auteurs si ce n'est l'humiliation et l'échec dans la mesure ou le Hamas maintient ses conditions pour accepter un cessez -le-feu tandis qu'Israël et l'Egypte sont amenés à revoir leur copie''.
A la question à savoir ''si Israël est capable ou non de mettre un terme a l'offensive qu'il a commence?'', Anis Naghach répond en se référant aux réalités du terrain. '' L'ennemis sioniste ne saura jamais vaincre le Hamas et finir la guerre dans le sens de ses intérêts . Autant la guerre se prolongera, autant le bilan des pertes sionistes s'alourdira et Israël sera pris de court par de nouvelles capacités dont ferait preuve la résistance. C'est en ce sens qu'il convient de comprendre les récentes déclarations de Haniyeh qui se félicitait de ce que la victoire soit si proche''.
Naghach a évoqué ensuite la proximité des combattants palestiniens avec ceux du Hezbollah et le fait que l'expérience de ces derniers semble avoir servi de leçon aux palestiniens.
'' Suivant l'exemple de leurs frères libanais, les Palestiniens savent comment mener pendant longtemps une guérilla urbaine de façon à mettre au pas l'ennemi. Or l'ennemi est incapable de faire la guerre pendant longtemps. C'est avec stupeur que les sionistes découvrent aujourd'hui sur le terrain les hautes capacités combatives du Hamas''.
Naghach a rappelé également le soutien tous azimut de l'opinion arabe et musulmane aux palestiniens. '' Les peuples arabes ont choisi leur camp des le premier jour de l'offensive sioniste contre Gaza. A travers leurs multiples manifestations, ils ont dénoncé les crimes sionistes et cette vague de compassion et de sympathie a aussitôt gagné toute la planète y compris l'Europe et l'Amérique ou les gens continuent à manifester leur soutien aux gazaouis. Mais ce soutien aux palestiniens reste limité aux peuples. Les régimes arabes continuent à tergiverser. En effet, ils se trouvent dans l'embarras face à un Hamas qui tient bon et qui fausse toutes les calcules. C'est cette intense pressions de la part de leur opinion qui les a menés à a se réunir à Doha''.
Pour Hassan Hanizadeh, politologue, cette forme de résistance est un phénomène inouï. ''La guerre asymétrique du Hamas contre l'ennemi a bloque toute possibilité de progression de celui-ci et la poursuite de tir de missiles en direction des colonies sionistes est le signe de l'échec de l'armée d'occupation''. '' Sur le plan militaire, si la force offensive ne parvient pas à atteindre ses objectifs en peu de temps, cela signifie sa défaite et le fait qu'elle est la perdante. Partant de ce point de vue, Israël vient de subir un revers historique à Gaza encore plus grand que celui qu'il a subi au Liban. Il s'agit d'une guerre inégale que le Hamas maîtrise parfaitement dans la mesure ou il ne cesse d'améliorer la portée de ses missiles. D'aucuns estiment que ses missiles sont même capables de toucher Tel-Aviv puisqu'ils ont une portée de 55 kilomètres c'est-à-dire un peu plus de ce qui sépare la capitale sionistes de Gaza. Parlons aussi de la centrale atomique de Dimona dans les déserts de Néguev qui constitue une cible potentielle et facile d'accès pour le Hamas bien que le mouvement de la résistance n'envisage pas de l'attaquer par égard pour les conséquences désastreuses qu'une attaque peut avoir.
''. Selon cet expert, la guerre de Gaza '' a fait éclater au grand jour l'incroyable puissance du Hamas à mener une guerre de guérilla et sa capacité à la gérer aussi longtemps qu'il le veut , c'est là ce qu'on pourrait appeler 'talon d'Achille d'Israël''. Hanizadeh a souligné ensuite la monumentale erreur de calcule des régimes arabes qui misaient naïvement sur le discours pacifiste du régime sioniste. '' Cette guerre a prouvé une fois de plus qu'Israël ne voulait à aucun prix faire la paix avec les arabes, ce qu'il veut c'est sa propre sécurité''. ''Cette sécurité constitue d'ailleurs l'un des grands tabous dans les équations de la politique internationale. Elle est l'une des constantes des grandes prises de décisions au niveau mondial. C'est pourquoi les instances telles que le conseil de sécurité ont choisi d'afficher un silence total face aux exactions et crimes commis contre les civils de Gaza. La question de la sécurité d'Israël est aujourd'hui tellement ancrée dans les consciences que même les régimes arabes dit modérés souhaitent l'inclure dans tout plan, tout accord voire toute résolutions qui ont trait a la crise au Proche Orient.
Le plan égyptien en est un. Alors que la population de Gaza est massacrée de la manière la plus sauvage qui soit, et que le carnage entre dans son 21eme jour, l'Egypte se soucie plus de la sécurité du régime sioniste que de la survie des gazaouis. Il veut faire en sorte que le Hamas soit totalement éliminé de la scène. Mais cette voie n'est pas la bonne. En agissant ainsi l'Egypte et autres régimes arabes pro américains approfondissent le fosse qui les séparent de leur peuple et c'est leur existence même qui est ainsi mise en cause''. Hanizadeh est d'avis qu' 'Israël est au seuil d'un échec historique, un échec provoquera dans sa foulée la victoire du Hamas et d'autres groupes de résistance. Cette victoire se déteindra sur toutes les équations régionales et mettra Israël devant un phénomène parfaitement nouveau pour lui : ''l'équilibre de la terreur''.